Cancer de l’œsophage : quels traitements ?

La chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie sont réalisées au sein d’établissements autorisés à les pratiquer : ils respectent des critères qui garantissent la qualité et la sécurité de ces traitements. 

Comment se fait le choix des traitements ?

Le choix de vos traitements est adapté à votre cas personnel. Il dépend des caractéristiques du cancer dont vous êtes atteint, et qui sont déterminées grâce aux examens du bilan diagnostique :

  • l’endroit où il est situé ;
  • son type histologique, c’est-à-dire le type de cellules impliquées ;
  • son stade, c’est-à-dire son degré d’extension ;
  • son grade, c’est-à-dire son degré d’agressivité.

 Pour orienter le choix de vos traitements, un bilan préthérapeutique est également effectué, notamment :

  • une évaluation de votre état général et nutritionnel ;
  • une évaluation cardiaque ;
  • une évaluation pulmonaire ;
  • une consultation d’aide au sevrage tabagique et/ou alcoolique en cas de dépendance notamment pour éviter de développer d’un autre cancer ;
  • un bilan sanguin pour évaluer la fonction rénale (des reins) et hépatique (du foie).

Votre âge, vos antécédents médicaux et chirurgicaux, les contre-indications éventuelles à certains traitements, ainsi que vos souhaits, sont également pris en compte.

La prise en charge de votre cancer relève de plusieurs spécialités médicales : votre situation est discutée au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Cette réunion rassemble au moins trois médecins de spécialités différentes : gastroentérologue, chirurgien, oncologue médical, oncologue radiothérapeute, pathologiste, radiologue. En tenant compte des spécificités de votre situation et en s’appuyant sur des outils d’aide à la décision appelés recommandations de bonnes pratiques, les médecins établissent une proposition de traitement.

Ils peuvent aussi vous proposer de participer à un essai clinique.

La proposition de traitement est ensuite discutée avec vous lors d’une consultation spécifique : la consultation d’annonce. Lors de cette consultation, le médecin spécialiste vous explique les caractéristiques de votre maladie, les traitements proposés, les bénéfices attendus et les effets secondaires possibles. Cette consultation est importante. Il peut être utile d’être accompagné par l’un de vos proches ou la personne de confiance que vous avez choisie. Avant la consultation, notez toutes les questions qui vous viennent en tête et prenez le temps de les poser au médecin. Cet échange vous permettra de mieux comprendre et intégrer les informations données par le médecin, en particulier celles sur le traitement envisagé et de prendre avec lui les décisions adaptées à votre situation.

La personne de confiance

La personne de confiance est une personne que vous désignez, par écrit, qui peut vous accompagner lors des entretiens médicaux, vous aider dans vos décisions et être consultée si vous vous trouvez dans l'incapacité de recevoir des informations sur votre état de santé et d'exprimer votre volonté. Elle appartient ou non à votre famille. À tout moment, vous pouvez modifier votre choix.

Les modalités de la proposition de traitement sont décrites dans un document appelé programme personnalisé de soins (PPS). Il comporte les dates de vos différents traitements, leur durée, ainsi que les coordonnées des membres de l’équipe soignante. Après que vous ayez donné votre accord sur la proposition de traitement, le document vous est remis et un exemplaire est transmis à votre médecin traitant. Le programme personnalisé de soins peut évoluer au fur et à mesure de votre prise en charge en fonction de votre état de santé et de vos réactions aux traitements.

Puis une consultation avec un autre membre de l’équipe soignante, le plus souvent une infirmière, vous est proposée, ainsi qu’à vos proches. Vous pouvez ainsi revenir sur les informations qui vous ont été données par le médecin, vous les faire expliquer à nouveau ou poser d’autres questions. L’infirmière évalue aussi vos besoins en soins et soutiens complémentaires (au plan social ou psychologique, par exemple) et vous oriente si besoin vers les professionnels concernés.

Les médecins et les membres de l’équipe soignante sont là pour vous accompagner. Ce sont vos interlocuteurs privilégiés ; n’hésitez pas à leur poser toutes vos questions. Ces échanges contribuent à renforcer le dialogue et la relation de confiance avec l’équipe qui vous prend en charge.

Quels sont les traitements possibles ?

Le choix et l’ordre des traitements sont définis en fonction des caractéristiques du cancer dont vous êtes atteint, en particulier :

  • de son type histologique, c’est-à-dire de la nature des cellules à l’origine de la tumeur (carcinome épidermoïde ou adénocarcinome) ;
  • de son étendue, que l’on appelle le stade.

Pour déterminer le stade du cancer, les médecins s’appuient sur un système international de stadification, le système TNM, utilisé pour Tumor, Nodes, Metastasis, qui signifie, tumeur, ganglions, métastases. Les médecins prennent en compte la profondeur de la tumeur dans les différentes couches de l’œsophage, ainsi que son extension éventuelle aux organes voisins (T), l’atteinte ou non de ganglions lymphatiques par des cellules cancéreuses (N) et la présence ou non de métastases dans des parties du corps plus éloignées (M).

Les traitements sont adaptés au cas par cas selon les spécificités de chaque patient et sont discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire.

Traitements d’un carcinome épidermoïde

  • Stade précoce (le cancer est limité à la muqueuse de l’œsophage) : la résection endoscopique est le traitement de référence. Une chirurgie seule peut être proposée.
  • Stade localisé (le cancer a atteint la sous-muqueuse ou la musculeuse, aucun ganglion n’est touché et il n’y a pas de métastase) : la chirurgie seule est le traitement de référence. En cas de contre-indication à la chirurgie, une association de radiothérapie et de chimiothérapie (appelée radiochimiothérapie) exclusive est proposée. Parfois, une chimiothérapie réalisée avant la chirurgie (dite chimiothérapie néoadjuvante ou préopératoire) peut être proposée.
  • Stade localement avancé (la tumeur s’est étendue dans la paroi de l’œsophage et peut avoir envahi les structures adjacentes (trachée, péricarde aorte…), un ou plusieurs ganglions lymphatiques peuvent être atteints, mais il n’y a pas de métastase) : une radiochimiothérapie peut être proposée soit avant une chirurgie, soit seule, dans certains cas de cancers épidermoïdes ou en cas de contre-indication à la chirurgie. En fonction de vos symptômes, d’autres traitements spécifiques peuvent être mis en œuvre.
  • Stade métastatique (le cancer a envahi d’autres organes sous la forme d’une ou plusieurs métastases) : la chimiothérapie est le traitement de référence. Des soins visant à soulager vos symptômes et à améliorer votre qualité de vie sont mis en œuvre.

Traitements d’un adénocarcinome

  • Stade précoce (le cancer est limité à la muqueuse de l’œsophage) : la résection endoscopique est le traitement de référence. Une chirurgie seule peut être proposée.
  • Stade localisé (le cancer a atteint la sous-muqueuse ou la musculeuse. Aucun ganglion n’est touché et il n’y a pas de métastase) : la chirurgie seule est le traitement de référence. En cas de contre-indication à la chirurgie, une association de radiothérapie et de chimiothérapie (appelée radiochimiothérapie) exclusive est proposée. Parfois, une chimiothérapie réalisée avant la chirurgie (dite chimiothérapie néoadjuvante ou préopératoire) peut être proposée.
  • Stade localement avancé (la tumeur s’est étendue dans la paroi de l’œsophage et peut avoir envahi les structures adjacentes (trachée, péricarde aorte…), un ou plusieurs ganglions lymphatiques peuvent être atteints, mais il n’y a pas de métastase) : une radiochimiothérapie ou une chimiothérapie suivie d’une chirurgie peuvent être proposées. En cas de contre-indication à la chirurgie, une radiochimiothérapie seule peut être envisagée. En fonction de vos symptômes, d’autres traitements spécifiques peuvent être mis en œuvre.
  • Stade métastatique (le cancer a envahi d’autres organes sous la forme d’une ou plusieurs métastases) : la chimiothérapie est le traitement de référence. Des soins visant à soulager vos symptômes et à améliorer votre qualité de vie sont mis en œuvre.

Et si l’on me propose de participer à un essai clinique ?

L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai clinique. Les essais cliniques sont des études scientifiques menées avec des patients. Leur objectif est de rechercher de meilleures modalités de prise en charge du cancer, notamment en termes de traitements ou de qualité de vie.

Le cancer de l’œsophage fait l’objet d’études qui visent notamment à évaluer :

les différentes stratégies d’utilisation des traitements existants pour améliorer leur efficacité ou réduire leurs effets secondaires (liés aux associations de médicaments, par exemple) ;

  • de nouvelles techniques de chirurgie ;
  • de nouvelles techniques de radiothérapie ;
  • de nouveaux médicaments anticancéreux (chimiothérapie et/ou thérapies ciblées) ;
  • de nouveaux traitements endoscopiques.

 Chaque essai clinique a un objectif précis. Pour y participer, vous devez répondre à un certain nombre de critères, appelés critères d’inclusion, qui sont spécifiques à chaque essai. Il se peut ainsi qu’aucun essai clinique ouvert ne corresponde à votre cas individuel.

Les essais cliniques sont indispensables pour faire progresser la recherche. C’est grâce à ces études que des avancées sont réalisées en matière de traitements contre les cancers. Dans certains cas, la participation à un essai clinique peut vous permettre d’accéder à un nouveau traitement.

Si le traitement administré dans le cadre de l’essai clinique ne vous convient pas, le médecin peut décider d’y mettre fin et vous proposer un autre traitement. À tout moment, vous pouvez également décider de quitter un essai clinique et de recevoir un autre traitement.

L’Institut national du cancer met à votre disposition son Registre des essais cliniques, recensant tous les essais en cancérologie. Un moteur de recherche vous permet de filtrer ces essais par organe ou par état (essai en cours, ouvert aux inclusions ou clos).

Comment maintenir une bonne qualité de vie pendant les traitements ?

En plus des traitements spécifiques du cancer de l’œsophage, des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires à tout moment pour traiter les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles alimentaires, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux… Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l’ensemble de l’équipe soignante ou, selon les besoins, par d’autres professionnels spécialisés : médecin spécialiste de la nutrition, médecin généraliste, infirmier, assistant social, pharmacien, spécialiste de la douleur, diététicien, psychologue, kinésithérapeute, etc.

Les soins de support comprennent notamment :

  • une prise en charge des effets secondaires ou indésirables des différents traitements ;
  • une prise en charge nutritionnelle et/ou diététique ;
  • l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due au cancer ou à ses traitements ;
  • la possibilité pour vous et vos proches de rencontrer un psychologue ;
  • la possibilité de rencontrer un assistant social pour vous aider dans vos démarches administratives.

Les soins de support font partie intégrante de votre prise en charge. Ils ne sont ni secondaires ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleure qualité de vie possible. N’hésitez pas à informer votre médecin, ainsi que les autres membres de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez la maladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux vers les professionnels concernés. 

Pour plus d’information, vous pouvez consulter les dossiers douleur et cancer, fatigue et cancer, vos démarches. Vous pouvez également télécharger le guide Vivre pendant et après un cancer.

Médecines complémentaires et "traitements miracles"

De nombreux patients ont recours à des médecines complémentaires, appelées aussi médecines douces, parallèles ou non conventionnelles. Elles leur apportent un soutien supplémentaire pour mieux supporter les traitements et leurs effets secondaires tels que la fatigue, l’anxiété ou la douleur. Elles peuvent avoir des effets secondaires ou interagir avec les traitements prescrits : il est important d’en parler avec les professionnels de santé qui vous accompagnent.

 Par ailleurs, si les thérapies complémentaires peuvent soulager, elles ne remplacent en aucun cas les traitements habituels du cancer. Soyez vigilant si l’on vous propose des méthodes présentées comme plus efficaces que les traitements classiques. Il arrive en effet que des personnes ou des organisations cherchent à profiter de la vulnérabilité des personnes malades en leur proposant des méthodes qui peuvent s’avérer dangereuses. En cas de doute sur des propositions qui vous sont faites, n’hésitez pas à interroger votre équipe médicale spécialisée ou votre médecin traitant.

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