• Prévention primaire

Se protéger contre plusieurs cancers grâce à la vaccination HPV (papillomavirus humains)

Les infections à papillomavirus humains (HPV) sont responsables de plusieurs cancers : cancer du col de l’utérus, de l’anus, de la gorge, du vagin, de la vulve et du pénis ; ainsi que de condylomes ano-génitaux et de lésions précancéreuses. Ces virus, très fréquents, se transmettent principalement par voie sexuelle. Près de 80 % des personnes sexuellement actives seront infectées au cours de leur vie. La vaccination contre les HPV permet de se prémunir de ce virus et permettra à terme, d’éradiquer certains cancers. Explications.

Les papillomavirus humains (ou HPV) sont des virus très fréquents. Il en existe environ 200 types, dont une douzaine peuvent provoquer des cancers. Près de 80 % des femmes et des hommes y sont exposés au cours de leur vie : c’est la principale infection sexuellement transmissible (IST).

Dans la plupart des cas, l’infection est sans symptôme et disparaît spontanément, mais certaines persistent et peuvent provoquer des lésions précancéreuses. Les HPV se transmettent principalement lors de rapports sexuels, même sans pénétration. Tout le monde peut être exposé, quelle que soit son orientation sexuelle et le préservatif ne protège pas totalement.

Certains HPV causent des verrues ano-génitales (condylomes), bénignes mais douloureuses, qui touchent chaque année 100 000 personnes. D’autres peuvent être à l’origine de cancers du col de l’utérus, de l’anus, de la gorge, du vagin, de la vulve ou du pénis.

S’il est possible de prévenir les infection grâce à la vaccination, il n’existe pas de traitement contre les HPV. Les lésions causées par le virus peuvent quant à elles être dépistées et prises en charge notamment lors des dépistages des cancers du col de l’utérus.

Chaque année, les infections à papillomavirus humains (ou HPV) sont à l’origine de 7 130 cas de cancers, 40 % sont des cancers du col de l’utérus : 2 900 cas chaque année (registre des cancers 2018). Les cancers anaux et oropharyngés liés aux virus HPV sont en augmentation depuis 30 ans, notamment chez les femmes.

Environ 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus sont dépistées et traitées chaque année. Elles peuvent nécessiter un traitement ou une surveillance gynécologique particulière avec parfois des retentissements importants sur l’avenir obstétrical de la femme, dont le risque d’accouchement prématuré. 

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La vaccination contre les HPV en pratique

La vaccination contre les HPV est recommandée pour : 

  • les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans, avec un schéma vaccinal en 2 doses ;
  • les filles et les garçons âgés de 15 et 19 ans, en rattrapage, avec un schéma vaccinal en 3 doses ;
  • les adolescents immunodéprimés.

Faire vacciner son enfant dès 11 ans contre les HPV

La vaccination dès 11 ans permet une meilleure protection contre le virus, pour toute la vie. Avant le début de la vie sexuelle, et donc avant l’exposition à l’infection, le vaccin sera plus efficace. Les bénéfices d’une vaccination dès 11 ans, sont ainsi les suivants : 

  • une meilleure réponse vaccinale ; 
  • une vaccination à deux doses (contre trois en rattrapage) ; 
  • la possibilité de profiter du rendez-vous vaccinal pour le rappel dTcaP (diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite) prévu entre 11 et 13 ans, pour l'administration de l'une des doses ; et/ou avec l’administration d’un vaccin méningococcique tétravalent ACWY, prévu entre 11 et 14 ans et/ou d’un vaccin contre l'hépatite B (en rattrapage jusqu’à 15 ans pour les enfants non vaccinés, la vaccination contre l’hépatite B des nourrissons est devenue obligatoire pour tous ceux nés après le 1er janvier 2018 et ce dès l’âge de 2 mois).

Depuis la rentrée scolaire 2023, la vaccination contre les HPV est proposée gratuitement dans les collèges aux élèves de 5e et de 4e, avec l’autorisation de leurs parents. 

La campagne de vaccination contre les HPV se déroule dans les collèges publics et collèges privés sous contrat volontaires. Ils accueillent les équipes mobiles issues notamment des centres de vaccination. Composées de professionnels qualifiés et équipés, ces équipes sont en charge de la vaccination des collégiens. 

L’organisation mise en place, à partir de la rentrée scolaire, doit permettre de réaliser le schéma vaccinal complet à deux doses contre les HPV sur une ou deux années scolaires. L’intervalle entre les deux doses de vaccins devra être compris entre 5 et 13 mois. Le schéma organisationnel retenu est à arrêter au niveau local et le calendrier de mise en place est organisé au niveau régional par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les rectorats. La vaccination des enfants est proposée gratuitement et est soumise à l’autorisation de leurs parents. Lors de la vaccination, l’enfant devra impérativement être muni de son carnet de santé. 

Vous pouvez également faire vacciner votre enfant par vous-même. Pour cela, vous pouvez vous adresser à : 

  • un médecin ; 
  • un pharmacien ; 
  • une sage-femme ; 
  • un infirmier ; 
  • un service de vaccination municipal ou départemental.

À noter : les services de vaccination du secteur public (service municipal ou départemental de vaccination, par exemple) effectuent la vaccination contre les HPV gratuitement. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre Conseil départemental.

Le respect du schéma vaccinal est nécessaire pour que la vaccination contre les HPV soit efficace. 

1er et 2e schémas vaccinaux de référence avec Gardasil 9®

 1er schéma vaccinal2e schéma vaccinal
1re injectionEntre 11 et 14 ansEntre 15 et 19 ans
2e injection5-13 mois plus tard2 mois après la première injection
3injection 4 mois après la 2e injection

> Consulter le calendrier vaccinal du ministère en charge de la santé

Chaque dose de vaccin est partiellement prise en charge par l’Assurance maladie. Le reste est généralement remboursé par les complémentaires (mutuelle…). Si vous êtes bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire (ancienne CMU-C) ou de l'aide médicale de l’État (AME), la prise en charge est à 100 % sans avance de frais. 

La vaccination contre les HPV est efficace, sûre et bien tolérée

La vaccination contre les HPV, introduite depuis 2006, a prouvé son efficacité dans de nombreux pays. Elle réduit fortement :

  • les infections à HPV,
  • les verrues génitales (condylomes),
  • les lésions précancéreuses,
  • les cas de cancer du col de l’utérus.

Des données suédoises et australiennes montrent une baisse importante du risque de cancer chez les jeunes femmes vaccinées, surtout si la vaccination est faite avant 17 ans.

Avec plus de 300 millions de doses administrées dans le monde, le vaccin HPV bénéficie d’un excellent profil de sécurité, confirmé par l’OMS et les autorités sanitaires françaises et internationales.

Les effets secondaires sont le plus souvent bénins (douleur au point d’injection, fièvre, maux de tête). Malgré ce que colportent certaines fake news (fausses informations), aucun lien n’a été démontré avec des maladies auto-immunes, selon une étude portant sur 2,2 millions de jeunes filles en France. 

En savoir plus sur Les Éclairages La vaccination contre les HPV : le point sur les infox

Actuellement, le dernier vaccin commercialisé (Gardasil® 9) protège contre les infections à HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 notamment en cause dans 90 % des cancers du col de l'utérus, 80 % des cancers de l’anus et 90 % des verrues ano-génitales (condylomes).

Bien qu’extrêmement efficace, la vaccination contre les HPV n'élimine pas totalement le risque de développer un cancer. C'est pourquoi, même pour les personnes vaccinées, les dépistages, et notamment le dépistage du cancer du col de l'utérus chez les femmes, à intervalles réguliers à partir de 25 ans reste important. Ces deux moyens d'agir sont complémentaires. 

Plus la couverture vaccinale est élevée, plus la protection collective est forte ; associée au dépistage, la vaccination pourrait permettre l’élimination du cancer du col de l’utérus.

Vos questions sur les infections à HPV

Oui. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente.
Ce virus se transmet par contact cutané direct, le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Près de 80% des personnes seront infectées par le virus HPV au cours de leur vie. La plupart des infections ont lieu lors des premiers rapports sexuels. Dans environ 90% des cas, le virus HPV aura disparu dans les 2 ans, et l’infection sera sans conséquence.

Le plus souvent, les infections HPV sont asymptomatiques et disparaissent spontanément grâce à notre système immunitaire. Dans environ 90% des cas, le virus HPV aura disparu dans les 2 ans. Ces infections dites transitoires peuvent provoquer des anomalies des cellules du col de l’utérus qui disparaitront également spontanément.

Cependant, certains types de HPV peuvent causer des lésions bénignes mais douloureuses sur la peau ou les muqueuses au niveau des organes génitaux (condylomes).

Dans environ 90% des cas, les infections par HPV disparaissent spontanément dans les 2 ans. Dans certains cas, une infection peut persister plus longtemps et évoluer en lésions précancéreuses. Si les lésions précancéreuses ne sont pas traitées, elles peuvent, à leur tour, évoluer en cancer. L’évolution est lente entre l’infection à HPV, l’apparition de lésions précancéreuses, et celle d’un cancer. Les délais sont de 10 à 20 ans entre une infection à HPV et l'apparition d'un cancer.

Il n’y a pas de traitement contre les infections à HPV. Dans 90% des cas environ, notre système immunitaire les élimine spontanément. La plupart des personnes ayant une infection à HPV n’ont aucun symptôme et ne sauront jamais qu’elles sont ou ont été infectées. 

Si le dépistage du cancer du col de l’utérus identifie des anomalies des cellules du col de l’utérus, votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme vous informera des examens complémentaires à réaliser et des traitements éventuels. Les hommes transgenres qui ont conservé leur col de l’utérus sont concernés par le dépistage du cancer du col de l’utérus.

Pour toute autre question, n’hésitez pas à en parler avec votre professionnel de santé.

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