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Le suivi après le traitement du mélanome

Après les traitements initiaux du mélanome, un suivi médical est nécessaire. Il permet de détecter précocement les récidives ou nouveaux cancers cutanés, de renforcer la prévention solaire et d’accompagner les patients dans la gestion des effets à long terme de la maladie. Ce suivi repose essentiellement sur un examen clinique régulier, parfois complété par des examens d’imagerie.

Après la phase des traitements initiaux, un suivi à vie est mis en place. Défini par l’équipe spécialisée, il est effectué conjointement par votre médecin généraliste, votre dermatologue.

Les objectifs du suivi

Le suivi a pour objectifs de:

  • détecter les signes d'une éventuelle récidive locale ou régionale du mélanome ou l’apparition d’un second mélanome ou d’un autre cancer cutané pour les traiter rapidement 
  • rappeler les techniques d’auto-détection (cf. paragraphe plus bas) toujours pour déceler, le plus tôt possible, l’apparition d’un second mélanome ou d’une récidive locale ou ganglionnaire 
  • rappeler les consignes pour se protéger du soleil (photoprotection) 
  • mettre en œuvre les soins de support nécessaires pour rétablir et/ou préserver au mieux votre qualité de vie. Cela concerne l’identification et la gestion d’éventuels effets indésirables des traitements et complications de la maladie mais aussi la prise en compte de la fatigue, des conséquences psychologiques de la maladie sur votre vie sociale et affective, la prise en charge de la fatigue, etc. 

En quoi consiste le suivi ?

En général, le suivi est assuré par votre dermatologue, en lien avec votre médecin traitant. Il repose sur un examen clinique qui peut être associé à des examens d’imagerie.

Un examen clinique complet de toute la surface de la peau et de la cicatrice, ainsi qu’une palpation des aires ganglionnaires sont réalisés, généralement :

  • 2 fois par an pendant 3 ans, puis une fois par an à vie pour les mélanomes localisés de stade IA 
  • 2 à 4 fois par an pendant 3 ans puis une fois par an à vie pour les mélanomes localisés de stades IB, IIA et IIB 
  • 4 fois par an pendant 3 ans puis 2 à 4 fois par an pendant 2 ans puis une fois par an à vie pour les mélanomes localisés de stade IIC les mélanomes avec atteinte ganglionnaire de stade III 
  • le suivi des mélanomes métastatiques de stade IV est adapté au cas par cas et effectué par l’équipe spécialisée.

Le recours à des examens d’imagerie médicale dépend du stade de la maladie. 
Pour les mélanomes localisés de stade IA, ils ne sont pas nécessaires en l’absence de symptômes.

Lorsqu’un bilan d’imagerie est demandé par le dermatologue, il repose principalement sur une échographie ganglionnaire dont l’objectif est de détecter une éventuelle récidive sous la peau ou dans les ganglions. La fréquence de réalisation de cet examen dépend de l’épaisseur du mélanome. 

D’autres examens d’imagerie peuvent également être réalisés. Il peut s’agir d'un scanner thoraco-abdomino-pelvien (TAP), d'un TEP scanner ou encore d'une IRM cérébrale.

La nature et la fréquence de ces examens sont adaptées au cas par cas et déterminée par votre équipe médicale.

Chez les patients qui ne présentent pas de symptôme de récidive, aucun examen sanguin de surveillance n’est justifié (en dehors des essais cliniques et des traitements en cours).

Exemples de questions que vous pouvez poser aux professionnels de santé :

  • Comment se déroule le suivi en pratique ?
  • Quels professionnels assureront mon suivi ?
  • Quels examens seront nécessaires ?
  • À quel intervalle devrais-je être suivi ?
Dépistage du cancer de la peau, observation des grains de beauté du dos

CHU de Martinique  ©Cécile Burban/Mirage Collectif

Technique d’auto-détection

Le médecin vous rappelle les signes qui doivent vous amener à consulter en dehors des rendez-vous programmés, notamment l’apparition d’une lésion suspecte sur la peau ou l’augmentation du volume d’un ganglion.

Pratiquer régulièrement un auto-examen de votre peau, en observant bien toutes les parties du corps, de la tête aux pieds, permet de repérer précocement toute lésion suspecte. Il vous est expliqué par votre médecin traitant et votre dermatologue, qui recommande sa fréquence de réalisation.

Cet auto-examen vous permet de vous familiariser avec votre propre peau, vos grains de beauté et vos taches de rousseur. Plus vous serez familier avec votre peau, plus il vous sera facile de repérer de nouvelles taches pigmentées ou des changements dans vos grains de beauté.

Comment faire un auto-examen de peau ?

Pour réaliser cet auto-examen, vous utilisez un miroir en pied et un miroir à main. Assurez-vous que la pièce est bien éclairée.

Il  se déroule le plus souvent en 3 temps :

  • L'examen direct : examinez à l'œil nu les paumes de vos mains et pieds, vos ongles, vos doigts et les espaces entre vos doigts et vos orteils, la face avant de vos bras et avant-bras, vos cuisses et vos jambes
  • L'examen avec miroir en pied : placez-vous devant un miroir en pied vertical et examinez votre peau de haut en bas. Tournez vers le miroir le côté gauche, puis le côté droit de votre corps, les bras levés à la verticale
  • L'examen avec un miroir à main : pour les zones de peau non accessibles à la vue, vous pouvez vous aider d'un miroir à main. Assis sur un tabouret, surélevez chaque jambe pour examiner la face interne, externe et postérieure du mollet et de la cuisse. La face postérieure des bras, de la nuque, du dos, le cuir chevelu et la région génitale seront aussi examinées à l'aide du miroir à main. Vous pouvez également demander l'aide d'une personne de votre entourage. 

Les signes qui doivent vous alerter

Surveillez votre peau :

  • Repérez le grain de beauté différent des autres. Tous les grains de beauté d'une même personne se ressemblent. Celui qui n'est pas comme les autres doit donc attirer votre attention (principe du « vilain petit canard ») 
  • Soyez vigilant à tout changement. Une nouvelle tache brune qui apparaît sur votre peau (cas le plus fréquent) ou un grain de beauté qui change d'aspect rapidement (dans sa forme, sa taille, sa couleur ou son épaisseur) 

Pour reconnaître les signes suspects, entraînez votre œil avec des photographies pour vous permettre de comparer et de repérer toute évolution.

Exposition solaire et cabines à UV artificiels : protégez-vous

L’exposition aux rayons ultraviolets (UV) est le principal facteur des cancers de la peau. Quelle que soit la nature de sa peau, il est essentiel de se protéger en appliquant les gestes de protection solaire et de ne pas pratiquer le bronzage par UV artificiels

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