Prévention primaire des cancers : le rôle de l'activité physique

L'activité physique a de nombreux effets bénéfiques pour la santé. Plusieurs études permettent d’apporter des preuves de ces effets sur la prévention de certains types de tumeurs.

Des bénéfices prouvés pour prévenir certains cancers

Seuls les niveaux de preuve jugés «convaincants» ou «probables» conduisent à des recommandations de santé publique pour la prévention des cancers. Pour les niveaux de preuve «suggérés» ou «non concluants», d’autres recherches s’avèrent nécessaires, afin de consolider les connaissances scientifiques.

Localisations de cancerConclusions et niveaux de preuve
Sédentarité 
Côlon↓ Convaincant
RectumNon concluant
Sein (avant la ménopause)↓ Probable
Sein (après la ménopause)↓ Probable
Endomètre↓ Probable
Poumon↓ Probable
ProstateNon concluant
OvaireNon concluant
ReinNon concluant
Cavité orale, pharynx, larynxNon concluant
ThyroïdeNon concluant
LymphomeNon concluant
PancréasNon concluant
Endomètre↑ Suggéré

Une activité physique suffisante et régulière est associée à une diminution du risque de plusieurs cancers, avec un niveau de preuve «convaincant» pour le risque de cancer du côlon et un niveau de preuve «probable» pour les risques de cancer du sein (avant et après la ménopause), de l’endomètre et du poumon.

Les résultats des études récentes ne permettent pas de conclure quant à l'association entre l’activité physique et la réduction du risque de cancers du rectum, de la prostate, de l’ovaire, du rein, de la cavité orale/pharynx/larynx, de la thyroïde et du pancréas, ainsi que pour le risque de lymphome.

En ce qui concerne la sédentarité, l’analyse des études disponibles montre un lien avec l’augmentation du risque de cancer de l’endomètre avec un niveau de preuve «suggéré».

Les mécanismes de la prévention des cancers

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer les effets de l’activité physique contre les cancers :

  • des effets directs sur les taux circulants de certaines hormones et divers facteurs de croissance (diminution des taux plasmatiques d'insuline, d’IFG-1…) ;
  • un effet indirect par la réduction du surpoids et de l’obésité en limitant la masse grasse et en favorisant la masse maigre.

D’autres mécanismes expliquent les liens spécifiques avec certains cancers, comme la diminution du risque de cancer du côlon via l’accélération du transit intestinal, réduisant le temps d’exposition de la muqueuse digestive aux cancérogènes d’origine alimentaire.

Concernant les cancers de l’endomètre et du sein après la ménopause, l’activité physique permettrait de diminuer le taux d’œstrogènes et d’améliorer l’immunité. Pour le cancer du sein avant la ménopause, l’activité améliorerait notamment la sensibilité à l’insuline et abaisserait les taux d’adipokines, le stress oxydatif et les marqueurs d’inflammation.

Concernant le cancer du poumon, l’activité physique permettrait d’abaisser le risque via :

  • l’augmentation de la fonction pulmonaire ;
  • éventuellement, des interactions gènes-activité physique et la réduction du stress oxydatif causé par la cigarette dans les tissus pulmonaires.

Les recommandations

Reprenant les recommandations de l’Anses, le Plan national nutrition santé (PNNS) recommande de pratiquer différents types d’exercices pour développer l’endurance, le renforcement musculaire, la souplesse et l’équilibre. Il est recommandé de pratiquer au moins 30 minutes d’activité d’intensité modérée à élevée au moins 5 jours par semaine pour les adultes – au moins une heure par jour pour les enfants – et de limiter les activités sédentaires (télévision, ordinateur…).

Le site mangerbouger.fr propose plusieurs outils et repères afin de contribuer à développer la pratique de l'activité physique dans la population.

Le développement de l'activité physique est promu par plusieurs Plans de santé publique, dont :

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