Sécurisation médicamenteuse en cancérologie : l’importance de la conciliation et du bilan de médication

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Le traitement des patients atteints de cancer est souvent complexe, les thérapies anticancéreuses s’ajoutent parfois aux médicaments pris depuis plusieurs années pour le traitement de pathologies chroniques ou encore aux médicaments d’automédications consommés par le patient. Cette complexité augmente le risque d’interactions, d’erreurs ou d’oublis de prescription, pouvant compromettre la sécurité et l’efficacité thérapeutique. La conciliation médicamenteuse et le bilan de médication sont des outils essentiels pour sécuriser le parcours de soins.

Gros plan de flacons et bouteilles de médicaments

Institut Curie  ©Antoine Doyen/Mirage Collectif

Les principes et bénéfices de la conciliation médicamenteuse et du bilan de médication

La conciliation médicamenteuse consiste à recueillir et synthétiser l’ensemble des informations relatives aux traitements pris par le patient. Elle est réalisée en établissement de santé ou en ville, et nécessite une collaboration pluridisciplinaire, pharmacien hospitalier, pharmacien d’officine, médecin traitant, cancérologue, infirmiers, préparateurs en pharmacie sont impliqués. Elle permet d’éviter des doublons, erreurs de posologie ou des oublis de prescriptions.

Le bilan de médication va plus loin en analysant de manière approfondie l’ensemble des traitements pris par le patient. Il permet de mettre en regard l’état clinique, biologique et les besoins du malade avec l’exhaustivité des traitements qu’il s’agisse des anticancéreux administrés, des traitements chroniques, mais aussi des médicaments d’automédication et autres thérapies complémentaires. Le bilan de médication s’intéresse aux risques d’interactions médicamenteuses, aux contre-indications et aux potentiels effets indésirables.

Ces deux activités, complémentaires, contribuent à une prise en charge personnalisée et sécurisée des patients atteints de cancers.

Les enjeux et perspectives pour les professionnels de santé

La mise en place de ces activités est progressive elle nécessite un engagement fort des équipes et une meilleure coordination entre établissements et praticiens libéraux. 

Intégrer de manière systématique la conciliation médicamenteuse et le bilan de médication dans le parcours de soins des patients atteints de cancers permet non seulement d’éviter des erreurs graves, mais aussi de garantir la personnalisation du traitement, de réduire la consommation inutile et d’améliorer la qualité de vie du patient. La participation active de chaque professionnel est essentielle pour faire de ces pratiques un levier stratégique de la sécurisation médicamenteuse en cancérologie.

Etat des lieux des pratiques 

Le rapport « Conciliation médicamenteuse et bilan de médication des patients atteints de cancer », réalisé par l’Institut national du cancer en novembre 2024, fait l’état des lieux des pratiques et des différents acteurs impliqués dans l’activité de sécurisation médicamenteuse des patients atteints de cancers.

Il s’est attaché à identifier les forces, les faiblesses et les points d’amélioration des parcours de soins actuellement déployés faisant intervenir les activités de conciliation médicamenteuse et de bilan de médication pour les patients atteints de cancers.

Référentiel et synthèse organisationnels de la sécurisation médicamenteuse

Qu’ils exercent en ville ou en établissement de santé, les professionnels ont besoin d’accéder rapidement et de manière sécurisée aux informations les plus à jour relatives aux traitements du patient et de pouvoir les partager. 

Le référentiel organisationnel « Sécurisation médicamenteuse des patients traités par anticancéreux injectables en hôpital de jour d’oncologie-hématologie » s’intègre dans le processus d’amélioration continue des parcours de soins. Il propose deux parcours sécurisés impliquant professionnels de ville et professionnels hospitaliers. En complément, la synthèse présente ces parcours sous forme schématique.

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