Chimiothérapie : la chute des cheveux (alopécie) et troubles cutanés
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Les médicaments de chimiothérapie s’attaquent aussi aux cellules saines à l’origine des poils et des cheveux. Certains d’entre eux entraînent une perte des poils de tout le corps et du visage, en particulier des cheveux. C’est ce qu’on appelle une alopécie.Les cils peuvent également tomber provisoirement. Les cils protègent les yeux de la poussière et l’absence de cils risque d’entraîner une irritation des yeux. Porter des lunettes protège les yeux de la poussière. Le médecin prescrit un collyre pour soulager le patient.Les poils pubiens tombent parfois tout comme les cheveux et les cils. Ils repoussent à l’arrêt du traitement.
L'alopécie : un effet indésirable souvent mal vécu
L’alopécie, ou chute des cheveux, est souvent mal vécue. Certaines personnes la vivent comme un traumatisme. Il faut y être préparé. En effet, outre les contraintes de la maladie et du traitement, la perte de cheveux atteint les personnes dans leur image corporelle. Cela a parfois un grand impact sur leur bien-être physique et psychologique.
L’alopécie semble affecter davantage les femmes que les hommes qui la considèrent parfois comme un élément plus spectaculaire que grave. Rencontrer d’autres personnes malades par le biais d’associations ou de groupes de parole est parfois réconfortant pour le patient.
L’alopécie n’est pas liée à l’efficacité du traitement ou à la gravité de la maladie.
Tous les médicaments de chimiothérapie n’entraînent pas une chute des cheveux. Le médecin signale au patient si le traitement prescrit risque de provoquer ou non une chute de cheveux, afin qu’il puisse s’y préparer.
Parfois, la chute des cheveux est précédée ou accompagnée de douleurs ou de picotements au niveau du cuir chevelu pendant quelques jours.
Quand survient la chute des cheveux ?
La chute des cheveux est fréquente, souvent progressive, mais toujours temporaire. Elle commence en général 15 jours à 3 semaines après la première perfusion. Les cheveux recommencent à pousser environ 6 à 8 semaines après la fin du traitement. Même si les cheveux repoussent plus fins ou différents au début (quelquefois, ils repoussent bouclés alors qu’ils étaient raides, et inversement), ils retrouvent petit-à-petit leur aspect initial.
L’importance de l’alopécie dépend de plusieurs éléments, notamment de :
- le type de médicament ou de l’association des médicaments employés
- la dose administrée
- le nombre de cures de chimiothérapie
- la qualité des cheveux
- l’âge
Comment limiter la chute des cheveux ?
La chute des cheveux peut être limitée en suivant quelques conseils :
- le jour de la cure de chimiothérapie, il est conseillé de ne pas se brosser les cheveux
- pendant les 8 jours qui la suivent, il est conseillé de traiter les cheveux avec précaution (lavage à l’eau tiède, faible dose de shampooing doux, séchage à l’air libre ou à basse température, brosse à poils souples ou peigne à larges dents)
- entre les cures, il est recommandé d’éviter les teintures, les mises en plis, les brushings, ainsi que les permanentes qui fragilisent les cheveux
Le casque réfrigérant
Selon les médicaments de chimiothérapie utilisés et la durée des perfusions, un casque réfrigérant est parfois proposé pendant la séance de chimiothérapie. Celui-ci vise à limiter l’alopécie et contribue ainsi à améliorer son bien-être. Le traitement peut être alors parfois mieux supporté.
L’efficacité du casque dépend du produit de chimiothérapie perfusé : selon les médicaments injectés, le casque est plus ou moins performant. De plus, son efficacité est variable selon les personnes.
Pour en savoir plus sur la chute des cheveux, consulter notre dossier Pourquoi les traitements font tomber les cheveux
Les soins esthétiques
Une esthéticienne peut donner des conseils afin de masquer ces effets : port d’une perruque (chevelure), dessin de sourcils, etc. Cela peut aider à restaurer la confiance en soi, ce qui a un grand impact sur la qualité de vie. Certains hôpitaux ou cliniques possèdent un institut de beauté ou offrent des soins esthétiques. Il ne faut pas hésiter à se renseigner à ce sujet.
Pour en savoir plus sur les perruques, consulter notre page Perruque
La modification de la peau et des ongles
Certains médicaments de chimiothérapie irritent la peau et provoquent des modifications de la peau telles que :
- une sécheresse cutanée (peau fendillée)
- une hypersensibilité au soleil
- des picotements et des démangeaisons des doigts et des orteils
- une desquamation de la paume des mains et de la plante des pieds (la peau pèle)
- un assombrissement de la peau
- une rougeur de la peau semblable à un coup de soleil (érythème)
- des petits boutons ou des plaques rosées (urticaire)
- une modification de la couleur et une fragilisation des ongles qui deviennent cassants, striés et ondulés et qui finissent parfois par tomber
Ces signes correspondent parfois à une réaction allergique à un médicament de chimiothérapie. Ils diminuent après le traitement. Il ne faut pas hésiter à informer le médecin lorsqu’ils surviennent. Un traitement médical adapté les soulage.
Comment diminuer ces modifications de la peau et des ongles ?
Une esthéticienne est là pour aider à prévenir ou à gérer au mieux ces modifications de la peau et des ongles. Elle peut notamment conseiller de :
- appliquer régulièrement une crème adoucissante et hydratante
- utiliser des savons doux sans alcool (du type savon de Marseille)
- se protéger des rayons du soleil avec une crème écran total et un chapeau (l’exposition au soleil doit souvent être limitée)
- porter des chaussures confortables et des gants de protection pour le jardinage et les travaux ménagers
- se couper les ongles courts, afin d’éviter qu’ils ne se fissurent ou se soulèvent
Afin de limiter la fragilité des ongles et leur chute, l’équipe soignante vous propose de porter des gants ou des chaussons réfrigérants dont l’action est identique à celle du casque réfrigérant.